La BQ Aquaris M10 Ubuntu Edition est une tablette 10 pouces dont la principale originalité est de tourner sous Ubuntu Touch, un système qui veut être une alternative à Android ou iOS. Un pari ambitieux.
Design et prise en main : première impression positive
L’Aquaris M10 Ubuntu Edition arbore un design plutôt réussi, notamment grâce à une coque noire mat et à une qualité perçue assez bonne, même si la matière privilégiée est le plastique. Sans battre des records, cette tablette s’avère plutôt légère (470 g) et fine (8,2 mm d’épaisseur). La mise en route s’effectue à peu près comme sous Android : choix de la langue, connexion à un réseau Wifi… On est toutefois invité à créer un compte Ubuntu. Enfin, la configuration de l’e-mail (en l’occurrence un compte Gmail) ne pose pas de difficultés.
Ecran : résolution de 1920 x 1200 pixels, bonne luminosité, couleurs un peu pâles
L’écran offre une résolution de 1920 x 1200 pixels, suffisante pour un format de 10 pouces. C’est un écran de qualité correcte offrant une luminosité assez élevée. Les contrastes nous ont toutefois paru faibles, et les couleurs un peu pâlichonnes. Rien de catastrophique mais on est un cran en dessous des meilleurs écrans, comme celui d’une Samsung Galaxy S2 9.7.
Ubuntu Touch : un système très différent d’Android ou iOS
Le test de cette tablette est en grande partie celui de son système, à bien des égards très différents d’Android ou d’iOS. Nous avons consacré un article complet sur Ubuntu Touch. Mais voici les points importants :
- Ubuntu Touch est une surcouche d’Ubuntu, un système Linux pour PC.
- Son interface se dispense de bouton physique ou virtuel.
- Un lanceur d’applications est toujours accessible sur la gauche de l’écran.
- Un écran d’accueil fait aussi office de tiroir d’applications.
- Ubuntu Touch intègre une notion originale baptisée « scopes ». Ce sont des environnements thématiques qui vont au-delà de la notion d’applications. L’écran d’accueil est d’ailleurs lui-même un scope.
- Un écran montre en 3D les applications ouvertes et permet de passer de l’une à l’autre.
- Un mode multifenêtre est disponible.
- Il est possible de lancer des applications dédiées au mode tactile, qui sont souvent de simples web applications.
- On peut aussi lancer des applications Ubuntu pour PC mais elles s’avèrent pratiquement inexploitables. Du moins pour l’instant, car BQ promet une évolution.
- Il existe un magasin Ubuntu qui ne contient pour l’instant que quelques centaines d’applications.
- Des gestes tactiles partant des bords de l’écran permettent différentes actions : ouvrir le lanceur d’applications, accéder aux scopes, ouvrir la fenêtre des applications ouvertes ou encore, ouvrir le panneau des notifications et des paramètres système.
- Possibilité de faire des captures d’écran par une pression simultanée des touches + et – de réglage du son.
Un système parfois lent et encore instable
En général, le système et les applications se montrent relativement réactifs. Mais nous avons constaté des plantages réguliers, avec blocage complet du système. À chaque fois, il a fallu procéder à un redémarrage en appuyant longuement sur la touche on/off, et en attendant environ 20 secondes. Nous avons aussi ponctuellement noté d’importants ralentissements.
En résumé, Ubuntu Touch a le mérite de représenter une possible alternative au rouleau compresseur Android. Mais il pêche encore par un manque cruel de maturité et d’applications.
Haut-parleurs : deux HP bien placés pour une lecture en mode paysage
Les haut-parleurs sont placés en façade, avec un positionnement optimisé pour une lecture en mode paysage. En dehors de cela, leur qualité est comparable à celle de la plupart des tablettes, c’est-à-dire médiocre.
Capteurs : un bon APN arrière mais une webcam frontale médiocre
L’APN arrière et la webcam frontale prennent des photos ou des vidéos au format 16/9 alors que leurs capteurs sont très probablement au format 4/3. On en conclut que l’application photo n’exploite pas entièrement leur surface. Mais il semble impossible de changer de format, tant cette application est basique. Elle ne permet que le déclenchement, le changement de caméra et la commutation entre les modes photo et vidéo. Il n’est donc pas davantage possible de régler la résolution.
L’APN arrière réalise des clichés de 3328 x 1672 pixels, soit 5 Mpixels utiles. Ces clichés sont de bonne qualité, avec un excellent piqué et un bon respect des couleurs. On peut juste regretter l’absence de flash LED. La webcam frontale offre également une résolution correcte (2560 x 1440 pixels) mais les photos sont de bien moindre qualité. Tout d’abord parce que l’optique n’est pas à la hauteur. Ensuite parce les couleurs tirent nettement vers le jaune.
Connectique : port microUSB de type OTG et port miniHDMI
Comme avec les tablettes Android, le port microUSB permet de connecter l’Aquaris M10 Ubuntu Edition sur un PC et de la "voir" comme une clé USB. On peut alors naviguer dans les répertoires de la tablette ou y déposer des fichiers. Il s’agit en outre d’un port de type OTG, qui permet donc de connecter une clé USB ou un clavier physique. Dans ce dernier cas, notre clavier USB a été reconnu par défaut en mode QWERTY, mais nous avons facilement pu le faire basculer en mode AZERTY, dans les paramètres du système. Attention toutefois, on est resté en mode QWERTY sur les applications Ubuntu natives. Le constructeur nous a indiqué que ce défaut sera prochainement corrigé.
Cette tablette est en outre dotée d’un port miniHDMI, devenu rarissime dans le monde Android. Il permet de dupliquer l’affichage sur un moniteur ou un téléviseur. Mais nous n’avons pas pu tester cette possibilité, faute de disposer d’un câble adaptateur.
Autonomie : 5h45 en usage intensif
Nous avons mesuré l’autonomie en lisant une vidéo, avec la luminosité et le son poussés au maximum. Nous avons périodiquement interrompu la lecture pour consulter des sites web ou lire les derniers emails. Avec cet usage intensif, la batterie a tenu 5h45. Peut-être que cette autonomie assez faible est imputable au système. Dans ce cas on peut espérer qu’une prochaine mise à jour y remédiera.
Résumé
Un seul gros défaut : un système encore instable et immature
Avec un écran correct et un design assez séduisant, la BQ Aquaris M10 Ubuntu Edition n’est pas une mauvaise tablette mais elle souffre beaucoup d’un système encore immature, quoi que séduisant à certains égards. C’est sans doute lui, et non la plate-forme matérielle, qui est responsable des fréquents ralentissements et plantages. Cette immaturité va de paire avec un nombre d’applications encore restreint. On peut aussi regretter une autonomie insuffisante. Cette tablette peut toutefois intéresser les inconditionnels du système Ubuntu, qui n’auront qu’à espérer une évolution d’Ubuntu Touch, promise par le constructeur BQ.
On a aimé | On n’a pas aimé |
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Meilleurs prix pour la BQ Aquaris M10 Ubuntu Edition
Comment l’expliquer?
Les gens qui achètent un Aquaris Ubuntu.. n’ont pas de compte chez Gmail.
Pourquoi?
Ben, ils ne veulent pas qu’une entreprise comme Google puisse lire et analyser tous leurs mails pour mieux cibler leur publicité !
Les utilisateurs d’Ubuntu ont une conscience de ce qui est la protection de la vie privée. L’utilisateur lambda ignore « ce genre de détails » et garde son compte chez Gmail.
Soit, mais…. cela explique quoi ?