Les tablettes sous Windows sont presque toujours des produits hybrides capables de se comporter comme des PC. Plus matures, les tablettes Android sont 100 % orientées mode tactile. Ce test comparatif évalue les deux systèmes sur 9 critères.
Difficile de comparer des systèmes aussi différents que Windows et Android pour tablettes. Windows comporte en effet un double visage avec une interface, ModernUI, taillée pour les tablettes, et une autre, le traditionnel bureau Windows, conçue pour les PC. Android 4 est pour sa part réellement adapté aux tablettes (ou aux smartphones). Au-delà de leurs histoires différentes, ces deux systèmes présentent à la fois des similitudes et de grandes différences.
Ce comparatif est basé sur une expérience de quelques semaines d’utilisation d’une tablette sous Windows (l’Acer Iconia W510) et de deux ans d’expérience de plusieurs tablettes Android (Samsung Galaxy Tab 10.1, Iconia Tab A700, Google Nexus 7…). Malgré un a priori positif pour Android, nous avons essayé de rester objectifs.
1 – La prise en main de l’interface : Windows ModernUI plus original qu’Android
Adaptée aux écrans tactiles, l’interface ModernUI de Windows se montre immédiatement intuitive. Elle est basée sur le principe assez original des « tuiles », qui sont des blocs rectangulaires ou carrés dont le rôle est double : elles affichent des données de l’application (par exemple les derniers e-mails) et elles se comportent comme des icônes donnant accès à l’application elle-même. Les données affichées sont animées, ce qui est assez spectaculaire. Autre spécificité : les tuiles forment un bandeau continu que l’on peut faire défiler à l’infini, du moins tant qu’il y a des tuiles. La barre des charmes de Windows (qui apparaît verticalement, à droite) est une bonne idée. Elle offre des fonctions communes aux applications, mais contextuelles (rechercher, partager…).
L’interface Android est pour sa part basée sur le traditionnel principe des icônes qui donnent accès aux applications. Mais elle comprend également des widgets, un peu comparable aux tuiles, à ceci près que leur taille est variable. Leur contenu est également dynamique mais avec une fréquence de mise à jour plus lente. Comme sur Windows, un bouton permet de revenir à l’écran d’accueil principal. À cela s’ajoute la traditionnelle touche Android qui permet de revenir à l’écran précédent, que ce soit dans le système ou dans une application.
2 – Les gestes tactiles : Android plus intuitif
Android se montre assez intuittif au niveau de la gestuelle. Entre le traditionnel pincement (pour zoomer et dézoomer) et le défilement des différents écrans d’accueil, il n’y a pas de surprise. Pour déplacer une icône ou redimensionner un widget, il suffit d’appuyer longtemps dessus. On notera que Samsung a ajouté quelques gestes supplémentaires, par exemple pour zoomer en inclinant la tablette.
Pour sa part, Windows nécessite quelques gestes spécifiques intéressants dans le principe mais dont certains sont difficiles à reproduire. En balayant le bord droit de l’écran vers la gauche, on fait assez facilement apparaître la barre des charmes.
En faisant la même chose sur le bord gauche, on passe d’une application ouverte à l’autre. Cela se corse lorsque l’on veut faire apparaître la liste des applications ouvertes. Il faut alors réaliser un geste rapide du coin supérieur gauche vers le centre, mais cela ne fonctionne qu’une fois sur deux. Il est alors plus efficace d’utiliser la zone tactile du clavier physique… si elle existe. Autre difficulté : le réagencement des tuiles est assez déroutant. Parfois, elles refusent purement et simplement de se déplacer, d’autres fois, elles ne vont pas exactement où l’on souhaite.
3 – Personnalisation de l’interface : égalité
Windows ModernUI et Android permettent tous les deux une forte personnalisation de l’interface, grâce aux tuiles de l’un et aux icônes et widgets de l’autre. Android prend une petite avance grâce à la possibilité de créer des dossiers accueillant des groupes d’icônes applicatives. Windows le permet mais il faut basculer dans le bureau traditionnel. En revanche, ni ModernUI ni Android ne permet facilement, et pour n’importe quelle application, de créer des raccourcis vers des documents ou des dossiers de documents.
4 – Paramétrage du système et du réseau : comparaison difficile
Difficile de départager les deux systèmes, ni même de voir des différences fondamentales. Tout au plus peut-on constater, dans Windows, la possibilité d’intégrer la tablette dans un réseau résidentiel. L’insertion d’une tablette Android dans un réseau local pour partager des fichiers n’est possible que via des applications tierces. Windows offrant en outre une fonction de synchronisation des paramètres d’un compte Microsoft. Cela permet par exemple d’accéder à des albums photos dans le nuage, ou d’avoir le même fond écran sur plusieurs appareils. On peut parvenir à peu près au même résultat si l’on configure plusieurs tablettes et smartphones Android avec le même email Gmail.
5 – Les applications taillées pour le mode tactile : avantage à Android
Android approche le million d’applications alors que le magasin d’applications Windows taillées pour l’interface ModernUI ne dépasse pas quelques milliers. L’avance d’Android est donc réelle mais Windows peut également exécuter presque toutes les anciennes applications Windows. Ce n’est pas forcément très utile en configuration tablette, mais cela le devient lorsque celle-ci est insérée dans un dock clavier.
6 – La bureautique : gros avantage à Windows
Si l’on se restreint aux applications bureautiques, Windows bénéficie de la suite Microsoft Office, ainsi que des suites libres comme OpenOffice ou LIbreOffice. Mais ces logiciels sont mal adaptés au mode tactile. Microsoft Office possède bien une fonction permettant d’agrandir les menus et icônes mais on est loin d’une application vraiment conçue pour les tablettes. En somme, on attend un Microsoft Office pour ModernUI.
Dans le monde Android, il existe plusieurs suites bureautiques capables de lire les fichiers Microsoft Office. Il s’agit par exemple de Polaris Office, QuickOffice Pro HD ou Office Suite Pro. Leurs fonctionnalités sont toutefois très loin des suites pour PC. Il en va de même pour les services en ligne, comme Google Documents. Là encore, on attend un Microsoft Office ou un LibreOffice pour Android.
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7 – Les logiciels de messagerie : une question de goûts et d’habitudes
L’interface ModernUI propose une application sobrement baptisée Courrier, dont l’usage est limité à l’accès à un compte Microsoft. Son interface est très basique. Nous lui préférons largement l’application Email livrée en standard avec Android, qui permet l’accès à n’importe quel type de compte. Mais le nec plus ultra, c’est l’application Gmail pour Android, dont la richesse des fonctionnalités se rapproche de celle du webmail pour PC.
Curieusement, il existe une application Gmail pour ModernUI, dont l’interface ressemble fort à celle de son homologue sous Android. Elle fonctionne assez bien, sans proposer autant de fonctions. Elle n’est d’ailleurs probablement pas d’origine Google, ne serait-ce que parce qu’elle contient une publicité (d’ailleurs assez envahissante) pour Bing, le moteur de recherche Microsoft.
8 – Le navigateur : Google Chrome bien mieux qu’IE
Le navigateur par défaut de Windows en interface ModernUI est une version d’Internet Explorer. Nous lui préférons largement Chrome, qui existe aussi bien en version Android que ModernUI. Nous n’avons pas testé cette dernière, ce qui ne nous permet guère de faire des comparaisons.
9 – Le gestionnaire de tâches : des approches à la fois similaires et différentes
La notion de gestionnaire de tâches est un peu ambiguë aussi bien sur Windows que sur Android. Ce dernier comprend un gestionnaire de tâches qui montrent les applications ouvertes, sans toutefois donner accès à tous les processus du système. Pour cela, il faut recourir à des applications dédiées comme Advanced Task Manager. D’autre part, une touche tactile fait apparaître les dernières applications ouvertes, qui ne sont pas forcément en cours d’exécution. On peut ainsi passer aisément de l’une à l’autre.
ModernUI permet également de faire apparaître les applications en cours d’exécution, grâce à un balayage à partir du coin gauche supérieur. D’autre part, la traditionnelle combinaison de touches fait apparaître le gestionnaire de tâches de Windows, que l’on connaît sur les précédentes versions de Windows. On sort alors de l’interface ModernUI pour se retrouver sur le bureau Windows.
Conclusion : Android mieux adapté aux tablettes mais Windows supérieur pour les hybrides
Windows présente l’énorme avantage de pouvoir bénéficier d’un appareil hybride, qui se comporte comme une tablette puis, une fois insérée dans un dock, comme un PC portable. Le système est en effet compatible avec toutes les anciennes applications Windows, tout en offrant une interface tactile (ModernUI) assez bien adaptée aux tablettes.
Mais ce double visage est aussi un handicap, certaines fonctions n’existant que dans le bureau Windows traditionnel. Il faut jongler entre les deux environnements. De plus, ModernUI manque encore de maturité, par rapport à Android, qui a largement fait ses preuves et dont le magasin d’applications est beaucoup plus riche.
pour moi j’ai besoin d’adobe flash player et j’ai choisi Windows pour être sur de pouvoir le charger. je me topmpe peut-etre ? j’espère avoir fait un choix judicieux car je n’ai qu’un bras suite avc. merci de cette comparaison
Bonjour. Non vous avez bien fait… même si Adobe Flash est en déclin et devrait disparaître des sites web d’ici 2 ou 3 ans, au profit de HTML 5.